Charleston, 2025
Lizzie, 2025
Lu par Odile Cohen
Club de lecture × Amitié × Questions de société
Quand le bookclub de la médiathèque du quartier fait naître une amitié inattendue.
Nous sommes à Toulouse, et Sacha, Lucie et Colette n’étaient pas destinés à se rencontrer.
Sacha est un trentenaire qui navigue comme il peut dans une vie qui ne le rend pas heureux malgré son humour et ses sourires de façade. Lucie débarque dans la ville rose pour ses études, elle est cynique et en colère contre le reste du monde : elle le dit elle-même, elle n’aime pas les gens ! Colette, soixante-dix ans et des poussières, mamie geek qui a le chic pour vous couper la parole, se retrouve seule après son divorce, ne pouvant compter que sur sa fidèle acolyte, sa chienne Bernadette.
Personne n’aurait parié que ces trois-là se lieraient d’amitié, et ils en sont les premiers surpris !
Quelle jolie découverte que ce roman ! J’ai été emportée par la plume fluide et efficace de l’auteur et par la narration de la comédienne, qui s’est parfaitement appropriée les voix des différents personnages.
Le synopsis n’est peut-être pas des plus originaux, mais j’aime revenir aux histoires simples, aux histoires humaines et tendres qui garantissent une bonne lecture. C’est pas marqué dans les livres, c’est un concentré de tout ça avec un supplément bookclub qui ravira tous les rats de bibliothèque.
Si nos trois protagonistes sont très différents, ils sont pourtant aussi attachants les uns que les autres. Chacun traverse une période qui peut nous être familière, que ce soit un nouveau départ dans une nouvelle ville, une remise en question de tous ses choix de vie ou bien un besoin de combler une solitude insupportable.
J’ai ri en écoutant les aventures de Colette, cette retraitée ultra connectée pleine d’énergie. J’ai été touchée par la sensibilité et la bienveillance de Sacha, pourtant mises à l’épreuve par le cercle vicieux de la vie. J’ai eu un coup de cœur pour Lucie dès le début, malgré sa négativité et son sarcasme parfois déplacé. Cette armure dissimule bien des blessures.
Au-delà des personnages, ce roman est une ode à la lecture, aux livres et aux lecteurs. Aucune discrimination, aucun élitisme. L’ouverture d’esprit et la pluralité sont les mots d’ordre. On a tout un tas de références, contemporaines et plus classiques. Colette nous parle de son amour pour Zola tandis qu’en filigrane sont abordés les réseaux sociaux, booktok, booktube et tutti quanti. On a d’ailleurs une image très bien nuancée de ces nouveaux médias littéraires, loin des caricatures qu’il m’est arrivé de lire dans d’autres romans — l’auteur connaît son sujet.
On a d’autres questions de société qui sont posées tout au long du roman, elles cadrent l’intrigue qui gagne alors en profondeur. Dès le début, on comprend que c’est bien plus qu’une histoire de club de lecture, et c’est ce qui maintient l’intérêt du lecteur. On s’attache aux personnages dès les premières pages, mais on veut les comprendre et les voir aller mieux d’ici le clap de fin !
On a donc là un roman qui parlera à beaucoup. Un roman qui déculpabilise, qui fait du bien, qui peut même faire réfléchir. Si vous êtes à la recherche d’une lecture douce, pleine d’émotions avec une généreuse dose d’humour, ne cherchez plus !
Marie


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