Politique × Faits × Analyse × Extrême droite × Débat Public

Cent treize pages, d’utilité publique.

Voilà comment se résumerait en une phrase cet ouvrage de Salomé Saqué,  paru aux éditions Payot en 2024, et au prix de cinq euros uniquement. J’insiste sur le prix car c’est en soi un choix courageux de l’autrice, et des éditeurs, pour rendre accessible à tous cette mine d’informations.

Une mine d’informations en effet, documentée par près d’une vingtaine de pages de notes et d’une bibliographie pour vous pousser à creuser, chercher et enrichir l’argumentaire. C’est un travail de fourmi qu’a effectué l’autrice, avec la compilation de nombreuses données et leur retranscription à portée de tous. Et ça aussi, on tenait à le saluer.

Vous l’aurez compris, je ne suis pas neutre dans cette chronique, et comment l’être ? Salomé Saqué ne manque pas de rappeler que la neutralité reste un « mythe » que l’on soit écrivain, libraire, politique ou journaliste. Car tous, nous avons été forgés par nos parcours, vécus, histoires et cultures. Et que face à la brutalité de notre temps, « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ».

“Aujourd’hui, face à la montée de l’extrême droite, notre indignation est un rempart si elle se mue en résistance active.”

Alors indignons-nous !

Pour tous ceux qui ne peuvent pas ou plus le faire, portez votre envie de dire non à l’intolérance comme un totem.

À l’heure où l’une des artères du monde s’est encore « trumper », il nous faut réaliser que cela n’arrive pas qu’aux autres.

La dernière séquence électorale française nous aura tous fait trembler. Dans un sens comme dans l’autre. Car une arrivée au pouvoir d’un parti à la genèse raciste, xénophobe, homophobe, sexiste et autre, n’est une bonne nouvelle pour personne.

Et quand ce même parti se plaît à crier à la censure, réalisez ô combien ses idées sont portées par toute une connivence médiatique. Car oui. Ne tombez pas dans leur piège. Ils sont là. Ceux qui prônent le recul des droits. Vous les entendez tous les jours. Ceux qui ne cessent de dire que c’était mieux avant sans nous dire de quand il parlait. Leurs idées, leurs thèmes de campagne, leur vocabulaire se retrouvent même accaparés par ceux qui auraient dû les combattre.

“CNEWS devient la chaîne d’information la plus regardée du pays, alors que l’extrême droitisation de ses spectateurs est de plus en plus documentée.”

L’indignation ne suffit pas. 

Il nous faut résister. 

Voilà une semaine que Bardella a publié son livre, tiré à 150 000 exemplaires, et qui pour sûr, trouvera acheteur… Il est à l’heure actuelle top ventes sur différents sites comme la Fnac ou Cultura.

Certains se le sont procuré par idéologie, d’autres peut-être par curiosité, le résultat reste le même. Le financement d’un parti dont il ne faut pas oublier que le phénomène qu’il prône, « est en France la deuxième priorité du ministère de l’intérieur » en termes de terrorisme.

Alors que faire ?

En parler, avec vos proches, dans des associations, entre voisins, et même avec ceux qui prônent ces idées. La bataille est culturelle autant qu’elle est physique et politique. Salomé Saqué propose une liste de plusieurs idées pour que la résistance transcende la résignation. 

Car il ne s’agit pas que d’une dénonciation, mais d’une prise de conscience documentée, détaillée et réfléchie, s’il vous plaît, lisez son livre.

Et faisons le pari que nous aurons su dire non à ceux qui se jouent de notre droit le plus important, la démocratie. 

« Car ensemble, nous aurons su résister. »

MALIK