spiritualité × humanité × foi × légitimité

Pour beaucoup, nous avons fêté le jour de sa naissance il y a peu. 2024 ans après, beaucoup d’entre vous sont allés se recueillir dans ce qui serait sa maison, sa crèche. Mais qui était vraiment Yeshua, Jésus, de Nazareth ?

Un homme dont le père n’était pas le père. 

Un homme qui a vu sa mère l’enfanter à un âge où elle même était presque encore une enfant. Oserions-nous le dire…? Un mamzer, un bâtard.

Voilà comment, dès son titre, Metin Arditi assoit le contexte de ce roman qu’il pose à hauteur d’Homme. Car avant d’être un Dieu, voilà ce qu’était Yeshua. Un homme. Certes, Joseph le charpentier n’était pas son père, mais a-t-on vu homme plus aimant, plus protecteur et plus féroce pour défendre celui qui envers et contre tout sera son fils. Oui, Marie était jeune, mais quelle profondeur et quelle intensité dans l’amour qui était le sien pour ce jeune homme. Yeshua était un bâtard, bien. 

Mais quel homme.

“Quel avenir le bon Dieu pouvait-il réserver à un enfant, un mamzer de surcroît, qui à douze ans déjà, contestait l’interprétation de la Torah...”

Oui. À douze ans seulement Jésus refusait déjà l’ordre établi. Celui qui assignait au ban de la société les marginaux, les malades, les rejetés. Face à la rigidité des lois de son temps, face à la sévérité des dogmes, il prônait l’Amour, la compassion, le partage, l’ouverture.

Avant que Joseph ne meure, il fit promettre au jeune homme de ne pas entrer en conflit contre cette société. Jésus ne tiendra pas cette promesse.

Lui qui connaissait si bien les plantes et les secrets de la Nature, qui soignait les corps et rassurait les esprits, ne pouvait se résoudre à subir la haine fougueuse de l’Homme envers son prochain. Et c’est là qu’il le rencontra, Judas Iscariot. L’homme qui allait changer sa vie, et celle de millions d’autres, et qui dans ce roman se voit donner un rôle déterminant. Un rôle plus profond que celui du simple traître aux trente pièces d’argent.

“ Que diriez-vous si un jour l’on vous punissait pour le simple motif d’être juifs ? Vous vous sentirez impuissants […] Comme ceux que vous excluez aujourd’hui !”

Vous l’aurez compris, dans cette réécriture humaine et passionnante de la vie de Jésus, Metin Arditi prend le pari risqué de réhumaniser l’une des figures les plus sacrées de notre Histoire. La plume juste, touchante et précise de l’auteur nous laisse facilement amener à croire que ceci aurait pu être la vie de Jésus. Oui, ce roman est une biographie.

En tout cas, ce qui s’en rapproche le plus. Que vous soyez croyant ou non, vous serez forcément happé par les péripéties de vie d’un homme ordinaire, au destin extraordinaire.

D’un homme qui, au devant de toutes les injonctions de son temps, aura prêché l’Amour comme seul remède.  Il a aimé. Joseph, son père. Marie, sa mère. Magdalena, son amour. Judas, son ami. Et il nous enjoint à… 

“ Tu aimeras ton prochain comme toi-même.”

À la lecture de ce roman et dans les tourments de notre monde actuel, dans une région qui l’a vu naître et délivrer son message, celui-ci prend résonne d’autant plus fort.

MALIK