@ex.libris.tinuviel : « Malgré tout », Jordi Lafebre

Dargaud, 2020

Scénario et dessin : Jordi Lafebre

BD × AMOUR × LOIS DE L’UNIVERS × TEMPORALITÉ

Note : 5 sur 5.

Je ne sais plus comment je me suis retrouvée avec cette BD entre les mains, une recommandation certainement ; toujours est-il que le 6 janvier 2023, elle partait de sa librairie d’adoption avec moi.

Je l’ai lue pour la première fois le jour de mon anniversaire, quelques mois après l’avoir achetée. Je n’avais pas prévu de pleurer autant ce jour-là, je l’avoue.

Presque deux ans plus tard, je me décide enfin à la relire. Cette lecture est toujours aussi bouleversante. Mes larmes ont coulé, mes sourires se sont épanouis et quelques petits rires tendres se sont échappés encore.

Malgré tout est l’histoire d’amour d’Ana et Zeno, dans une époque d’après-guerre quelque part en Italie – c’est ce que j’ai imaginé en tout cas. Je ne peux pas vraiment vous en dire plus sans vous spoiler, puisque leur histoire commence par la fin, avec le chapitre 20. Oui, et comme la fin est le soulagement, l’histoire qui finit bien, les retrouvailles tant attendues, l’amour enfin, pourquoi ne pas commencer par là ?  

Vous trouverez au fil des pages une explication à ce renversement de temporalité, la narration faisant malicieusement écho aux études de physique de Zeno.

Maintenant que vous savez de quoi il retourne, vous n’avez plus qu’à vous laisser porter.

Je trouve le scénario sublime. Il est d’une grande justesse, soutenu en ce sens par les caractères très humains de chaque personnage. Vous ne trouverez pas de rôle de méchant dans cette histoire. Parfois, et souvent en amour, l’adversité vient de notre propre nature, des aléas de la vie et d’un timing malheureux. Cependant, l’univers est quelquefois miséricordieux et nous laisse la chance de donner vie à nos sentiments sous des formes inattendues.

« — Tu es trempé ! Je suis désolée. Tu m’attends depuis longtemps ?
— Depuis 37 ans… »

Cette histoire ne parle pas seulement de ce qui lie Ana et Zeno, car comme l’annonce très bien une citation de La Divine Comédie de Dante en première page : « Amour, qui condamne à aimer ceux qui sont aimés ».

Alors dans Malgré tout vous trouverez l’amour qui ne se divise jamais mais se partage à l’infini. L’amour inébranlable et compréhensif. L’amour doux-amer. L’amour blessé. L’amour sans explication ni revendication.

« —Tu ne dois pas avoir peur d’aimer, mon garçon. Un cœur qui n’aime pas est une lumière qui ne voyage pas.
—…Comme dans les trous noirs. »

JUSTINE

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